« Compagnons de voyage » by Mr TORCHIAT yahia

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Mr TORCHIAT Yahia dédicace la lettre suivante à tous les étudiants qu’il a connus à l’ESI pendant ses 40 ans de service (voir la suite de cet article):

 

Chers Etudiants

« Compagnons de voyage »

 

 A titre de rappel aux anciens étudiants, je suis l’ancien Dispatcher.

Qui faisait la navette entre le centre de calcul et le dispatching «  à l’époque du système interactif » pour vous faire gagner du temps, tout en apprenant par cœur le code erreurs pour vous faciliter la recherche.

Qui vous glissait des poèmes dans vos programmes cartes : A l’époque où l’on disait que le meilleur programmeur est celui qui détecte ses erreurs et nul élève, nul celui qui ne dépasse pas son maître.

Qui vous égayait lors des excursions, qui vous chantait souvent au hasard de mes voyages et qui vous laissait toujours un proverbe à son passage.

Celui qui vous disait :

         A 20 ans l’homme est comme un papillon… il se pose sur toutes les fleurs.

         A 30 ans, il est comme un train de banlieue…  Il s’arrête à toutes les gares.

         A 40 ans, il est comme un TGV… Il s’arrête aux grandes gares.

         A 50 ans, il est comme un train de marchandises… Il s’arrête uniquement au terminus.

         A 60 ans, il devient comme un album… Où il consulte ses souvenirs : « Ce qui est mon cas actuellement ».

    Ma fin de carrière a suscité en moi la curiosité d’ouvrir mon album, d’où j’ai tiré ces deux photos historiques du C.E.R.I. « où je figure dans l’une » à l’âge de  27ans, soit deux ans après mon recrutement.

 Cela m’a permis de relire la page de mon passé qui me rappelle les années d’or de l’Algérie et la belle époque du C.E.R.I :

L’époque  où toutes les fonctions s’exerçaient par vocation, amour et conviction.

C’est avec la tête haute et par la grande porte que je suis entré au sein de cette grande école « renommée à l’échelle mondiale» où j’ai habité et exercé pendant 35 ans, allant de l’époque du C.E.R.I à l’E.S.I en passant par l’I.N.I.

C’est au sein de cette institution :     

         Que j’ai assumé pleinement mes fonctions, en considérant mon travail comme étant mon premier responsable et meilleur avocat.

         Que j’ai investi toutes mes activités « professionnelles et extra_ professionnelles » et ce, avec amour pour contribuer à la formation et à l’épanouissement de notre jeunesse estudiantine.

         Que j’ai vécu les trois progrès de l’informatique : Allant du système Batch « traitement par lots » aux PC en passant par le système interactif, jusqu’à l’ère où l’Internet a réduit le monde à une petite table ronde, soit jusqu’au jour où je suis réduit en squelette.

         Que je me suis vu comme celui qui s’est trompé de train, mais j’ai apprécié l’ambiance morale et intellectuelle des voyageurs : Ce n’est qu’une fois arrivé au terminus et que tous les voyageurs soient partis que j’ai ressenti le vide en me retrouvant tout seul sur le quai.

             Quoiqu’il en soit, je suis sorti comme et par où je suis entré et je ne regrette pas d’avoir accompli mon devoir : Ce qui est le propre de l’homme.

         deux raisons m’ont suffit pour m’estimer fier et heureux : Celle d’avoir vécu et terminé ma carrière dignement, et de garder l’estime de milliers d’ingénieurs répandus et actifs à travers le monde avec lesquels j’ai fait un long voyage. 

Moi qui vous chantais souvent le mendiant de l’amour : Avec le temps, l’âge et les maladies aidant, je suis devenu le mendiant de la paix.

Toujours est-il, comme l’a si bien dit Victor Hugo, dans les yeux d’un jeune il y a des flammes et dans ceux d’un vieillard il y’a de la lumière : Même si j’ai fondu, vieilli et perdu ma santé,  je serai toujours le même envers vous, en contribuant avec ce que j’ai dans le cœur et l’esprit. 

A l’attention des étudiants en général

« Ceux de notre école en particulier » 

De par mes 35 ans de service au sein de votre communauté qui a nourri mon esprit : Je vous considère comme mes enfants.

 

Chers enfants :

Je ne saurai quoi vous dire, si ce n’est ce que l’école de la vie m’a appris et que l’expérience a démontré.

Sachez qu’une seule raison vous suffit pour vous estimer très heureux : Celle d’être étudiant.

Comme l’a si bien dit un philosophe : je donnerai 20 ans de ma vie, juste pour redevenir étudiant.

La période estudiantine est comme le printemps et l’étudiant est comme un papillon.

L’idéal pour vous serait de joindre l’utile à l’agréable, soit, vivre votre phase avec ses joies et ses difficultés tout en réussissant vos études afin de garantir votre avenir et vous préparer au monde actif.

Le chemin de l’étudiant tend vers le savoir et le savoir est la clef de tout.

C’est par le savoir qu’on peut instaurer la paix, mettre fin à la pauvreté,  créer l’union des cœurs et rivaliser les pays développés. C’est par le savoir tout simplement, qu’on peut accéder au monde de la civilisation.

 

Chers étudiants :

Allant de l’époque du C.E.R.I à celle de L’E.S.I en passant par l’I.N.I et  où que vous soyez, en Algérie ou à l’étranger « Je vous souhaite la réussite et le progrès ».

Je profite de l’occasion pour témoigner ma gratitude à ceux qui m’ont félicité et présenter mes hommages aux enseignants assumant pleinement leur noble fonction : Celle de contribuer à la formation de l’étudiant.

A titre d’information, cette lettre est un passage extrait de mon modeste ouvrage intitulé « l’important est de vivre dignement » que vous lirez prochainement.

 

Cordialement, Monsieur  Yahia  TORCHIAT

 

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